Ce recherche interroge l’ambivalence de l’imaginaire collectif associé à la nuit, considéré comme un espace-temps à la fois inquiétant et émancipateur, pour l’enfant. Il fait se croiser trois domaines et terrains de réflexions : les artistes dont le processus de création est dit “participatif”, les “nights studies” et la pédagogie active. Ces croisements se déroulent par étapes, alternant temps de réflexions partagées entre artistes et chercheurs ou chercheuses, recherche-action et temps d’immersion avec des groupes d’enfants. Les approches spécifiques de ces derniers d’une part et du temps singulier qu’est la nuit d’autre part peuvent-elles influencer des créations artistiques, participer à modifier des processus créatifs ?

En se mettant à hauteur “d’enfants” et en prenant comme terrain celui de la Nuit dans l’espace public, nous explorons et observons les dramaturgies qui inventent de nouveaux rapports aux publics. Nous sommes depuis longtemps intéressés par les formes qui décalent le lien avec les spectateur·rices et qui leur inventent une place singulière. L’espace de la Nuit nous semble particulièrement propice pour poursuivre nos recherches sur les rapports du visible et de l’invisible. Il invite également à une réflexion sur les notions de protection, d’espace menacé et à défendre.

Bien que la nuit soit un temps de plus en plus convoité et spéculé par l’économie, elle reste dans l’imaginaire un univers non productif. Si rien ne s'oppose à elle, elle nous échappe. C’est dans cet espace de “liberté” et d’inversion que nous entrons pour commencer un dialogue artistique avec des enfants et des chercheurs.

Qu’est-ce que l’espace de la Nuit dans l’espace public raconte de nos libertés et de nos conditions de vie quand on est une “jeune personne” ? Comment, par l’intermédiaire de la Nuit, imaginer avec les nouvelles générations de nouveaux modèles, de nouveaux récits à la mesure des changements systémiques qui s'opèrent dans notre monde ?